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Milan Kundera : La fête de l’insignifiance

Présentation de la traduction tchèque du roman. Soirée organisée par les éditions Atlantis en collaboration avec l’Institut français.

MASQUES OBLIGATOIRES

L’entrée est libre et gratuite.
Nombre de places limité, réservation obligatoire.
En tchèque, avec la traduction simultanée.

Francouzský institut v Praze
Štěpánská 35, Praha 1

Milan Kundera : La fête de l’insignifiance
Présentation de la traduction tchèque du roman, en présence de la traductrice Anna Kareninová, l’auteur de la postface Sylvie Richterová, et du chercheur en littérature Jakub Češka. Soirée organisée par les éditions Atlantis en collaboration avec l’Institut français.


Le 2 septembre 2020 parut aux éditions Atlantis la traduction tchèque par Anna Kareninová du roman de Milan Kundera La fête de l’insignifiance (Slavnost bezvýznamnosti). Ce dernier roman de Milan Kundera écrit en français a d’abord été publié en 2013 dans sa traduction en italien, puis en 2014 en français sous le titre de La fête de l’insignifiance.

En tchèque, avec la traduction simultanée. Nombre de places limité, réservation obligatoire.
MASQUES OBLIGATOIRES !

 « ... Charles... curieusement absent, le regard braqué quelque part vers le haut... » Ce sont les mots que j'ai écrits dans le dernier paragraphe du chapitre précédent. Mais qu'observait-il là-haut, Charles ? 
Un minuscule objet tremblotant sous le plafond ; une toute petite plume blanche qui, lentement planait, descendait, montait. Derrière la longue table couverte d'assiettes, de bouteilles et de verres, Charles était debout, immobile, la tête légèrement renversée, tandis que les invités, l’un après l’autre, intrigués par sa posture, commençaient à suive son regard. 
En observant le vagabondage de la plumette, Charles ressentit une angoisse ; l’idée lui vint que l’ange auquel il avait pensé ces dernières semaines le prévenait ainsi qu'il était déjà quelque part ici, très proche. Peut-être, effarouché, avant qu’on ne le jette du ciel, avait-il laissé échapper de son aile cette minuscule plume, à peine visible, comme une trace de son anxiété, comme un souvenir de la vie heureuse partagée avec les étoiles, comme une carte de visite qui devait expliquer son arrivée et annoncer la fin qui approche.

Milan Kundera, La fête de l‘insignifiance, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2016, p. 599 [Slavnost bezvýznamnosti. Atlantis 2020, p. 63].

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On peut penser que le sérieux tue les mots et que les mots tuent le sérieux. Lorsque nous quittons le champ intellectuel, pour entrer dans l’univers romanesque et accepter le défi du jeu, du rêve, de la pensée et du temps, nous découvrons alors que le sérieux tue les choses résolument les plus importantes, quand elles sont vivantes : la beauté, la bonté et la vérité, par exemple. Comme si le roman écrit sous le signe de « l’insignifiance » nous invitait à une recherche herméneutique sérieuse et infinie (…)
La fête de l’insignifiance ne nie pas les grandes valeurs de la beauté et de l’amour, les a privées de poids. Comme ces plaisanteries qui ne feront plus rire personne. Aucune réponse ne peut être considérée comme définitive dans l’intégralité de l’œuvre qui n’a jamais cessé de poser des questions et rappeler les valeurs de l’Europe. « De l’Europe qui ne sera plus l’Europe ».

Sylvie Richterová : Le pouvoir de l’insignifiance. Postface in : Milan Kundera : Slavnost bezvýznamnosti. Atlantis 2020, p. 118-119.

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Milan Kundera a commencé à écrire en français avant même de partir pour la France. Il écrivait français déjà dans ses romans en tchèque ; son écriture tchèque pense avec l’exactitude de la syntaxe française. Cette exactitude, je l’ai observée chaque fois que je venais d’utiliser un procédé typique de la traduction franco-tchèque : je voulais éviter ce qu’on appelle « la maladresse tributaire de la langue française ». Je voulais affiner la phrase… et je me suis rendu compte que ce n’était ni exact, ni fidèle, que ce n’était que sans voix. Et ensuite, à chaque fois, j’ai trouvé dans les livres tchèques de Milan Kundera exactement cette tournure « syntaxiquement tributaire du français », mais cette tournure s’illuminait de tout son sens.

Anna Kareninová : Note de la traductrice. In : Milan Kundera: Slavnost bezvýznamnosti. Atlantis 2020, p. 98-99.

 

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